Unquera - Salas

Publié le par Le randonneur

63e étape: Unquera – Llianes


07h30, nous traversons la ria Tina Mayor et entrons dans les Asturies, la température est fraiche. Par une piste cimentée et abrupte nous prenons la direction de Colombres que nous traversons.

Colombres avec ses splendides villas d'inspiration coloniale (Amérique latine) construites par des émigrés de retour au pays


A la sortie du hameau La Franca nous quittons la N-634 pour prendre la AS 346, franchissons le rio Cabra et à Buelna faisons le choix de la Senda Costera, bon parcours physique et bucolique.

                               1ère coquille asturienne

 


Le rio Novales franchi au niveau de la playa de Vidiago et los Bretones, nous retrouvons après 8 jours le même groupe de jacquaires allemands. Le sentier côtier pendant 14 kilomètres nous permet d'admirer les plus beaux rivages de la côte et de découvrir les étranges phénomènes géologiques des Boufones.


                      spectaculaire "bufone d'Arenillas"

Franchissement du rio Puron, direction Andrin que nous traversons, puis 4 km de piste qui file en montée et descente à flanc de colline, nous sommes dépassés par le jacquaire espagnol qui a logé la veille dans le même hôtel et qui nous explique avoir oublié de déposer la clé de chambre à son départ d'Unquéra. A l'ermitage del Criste del camino nous retrouvons le balisage jacquaire pour descendre sur Llianes. Nous passons la nuit à la pension Guia à la Plaza Parrez Sobrino en compagnie des jeunes jacquaires allemands.

 Llianes fut au XIIIème siècle un important lieu de passage sur le chemin de Santiago: seule subsiste la chapelle de l'hôpital San Roque.


64e étape: Llianes – Ribadesella

Le temps incertain (pluie depuis la veille au soir) et l'étape longue de 30 km nous font quitter la pension vers 07h00, le port du polaire (acheté la veille) s'impose ...le réchauffement de la planète n'est plus ce qu'il était !... Nous suivons la belle plage del Sablon mais le balisage disparaît dans un grand chantier immobilier nous obligeant à passer sous une clôture pour prendre l'AS -263 jusqu'à Poo.

Nous retrouvons la Senda Costera qui longe la côte jusqu'à Celorio et le monastère San Salvador du XIème siècle bâti par des bénédictins qui accueillaient les pélerins.

La ria de Niembo à marée basse dominée par l'église Nuestra Senora de los Dolores. 

Par la LN1 nous traversons Barro, Niembo, Naves: ce dernier village connu pour ses citronniers. Au hameau de la Venta, fin du chemin étroit « appelé camino médiéval »; nous cheminons avec trois autres pélerins. Traversée de Cardoso puis à Nueva où la pluie nous oblige à pique-niquer sous un abri bus. A Pria, une éclaircie nous laisse admirer la chaîne montagneuse, le temps pluvieux nous oblige à privilégier le goudron au chemin et jusqu'à notre arrivée à Ribadesella sous une température fraiche. Echanges sympathiques et en français tant à l'hôtel qu'au restaurant de pêcheur autour d'une bonne soupe de poisson.



                La fontaine des pèlerins, datant du Moyen-Age, à Cuerres

Image:Ribadesella (Asturias) 05.jpg
La station balnéaire sous le soleil... on aurait tant aimé !

Ribadesella est coupé par le rio Sella: sur la rive droite face au large se dresse l'ermitage de la virgen de la Guia patronne des marins bati au XVIème siecle, la ville ancienne fondée au XIIIème siecle que connurent les pélerins médiévaux avec son port de pêche, l'église Sancta Maria Magdalena et le palais renaissance de los Cudre avec sa façade plateresque « actuel ayutamiento »; sur la rive gauche, où nous logeons à l'hôtel Boston se trouve une délicieuse plage et la grotte de Tito Bustillo, l'un de bijoux de l'art rupestre d'Europe.

                        horreo de Ribadesella


65e étape: Ribadesella-Colunga

  Etape courte qui nous permet d'attendre 8h30, c'est dimanche, le jeune hôtelier nous offre le petit déjeuner et nous souhaite Buen camino. Nous retrouvons le fléchage sur le Paseo Maritimo. Admirons au passage l'architecture assez folle de certaines villas comme « la villa Rosario » transformée en hôtel. Sous un ciel bas nous prenons la route de San Pedro que nous traversons, continuons sur Abeo par un très beau paysage vallonné et boisé d'eucalyptus.A l'approche  de Vega, village qui préserve l'authenticité de son habitat  avec ses horreos au bois noirci, le chemin nous amène à longer une plage sauvage, hélas pour nous le chemin s' écarte de la plage et nous fait passer dans une sente empruntée par des vaches, devenue impraticable par les nombreuses journées de pluie qui s'abat sur l'Espagne, parcours du combattant sous les fils barbelés qui ceinturent les près, nous ne sommes pas les seuls à « crapahuter », devant nous deux jacquaires anglais peinent à avancer. A Berbes nous optons pour le macadam et la N-632 jusqu'à Colunga, ce qui rallonge l'étape.


Arrivée à Colunga à 15h40 après 22 km.  Malgré l'alternance de pluie et de soleil, nous avons été émerveillés par le parcours. Au pied d'une magnifique chaine montagneuse, proche de la mer, propice aux courants maritimes donnant de fortes averses. Ces intempéries ont rendu le chemin boueux et même impratiquable, notamment à partir de La Vega la bien nommée: terre inondable en espagnol...  





Colunga remonte au XIIIème siècle avec un hôpital pour pélerins dont il ne reste que la chapelle de Notre Dame de Lorette.











66e étape: Colunga-Villaviciosa


Le ciel ne promet rien de bon pour la journée, température toujours basse, nous quittons Colunga par la N-632, puis l'AS 258 vers Infiesto, retrouvons le fléchage, traversée de la rivière Loréa vers Coledo p
uis à Pernus nous passons devant l'église San Pedro.
 Pernus est un hameau mentionné dès 1090 dans des documents qui décrivent l'itinéraire de Ribadesella et Villaviciosa sur le chemin médiéval. L'église San Pedro a été remanié, mais il subsiste le portail d'origine du Xème siècle.

Continuons par un chemin agréable et avec le soleil revenu vers le hameau de la Llera, une chance pour nous l'église San Antolin est ouverte pour l'office de 11 heures, par une porte étroite nous découvrons cet édifice préroman très sombre, nous pouvons nous y recueillir avant de reprendre la route vers Priesca et la Vega.
Eglise San Salvador de Priesca consacrée en 921. L'autel de la chapelle nord est dédié à Saint Jean et Saint Jacques. Son plan est caractéristique des églises préromanes: trois nefs séparés par des arcs en plein cintre supportés par d'épais piliers. Caractéristiques également, les fenêtres doubles et ornées d'une dentelle de pierre.

Depuis le matin les chiens sont nombreux à aboyer à notre passage, aussi criards que petits, heureusement qu'ils sont attachés, mais à la Véga nous n'échappons pas à l'attaque par surprise de trois petits « molosses » aux dents prohéminentes et acérées qui se jettent sur le sac du déjeuner que la pélerine tient à la main. D'où l'utilité des bâtons! Devant l'état du chemin boueux et impraticable, sans autre possibilité de contourner, nous optons pour la N-632 beaucoup plus longue et moins bucolique mais avec en prime la rencontre avec un motard qui nous donne une carte de réduction faite aux jacquaires à l'hôtel Carlos de Villaviciosa: bel hôtel particulier du XVIIIème à la façade ornée de blason, nous y sommes accueillis comme des princes, dans une chambre au confort cossu digne d'un relais château français.

Depuis Llianes nous sommes immergés dans la tradition du cidre, Villaviciosa est réputée pour la qualité de cette boisson: nous entrons dans la ville en passant devant l'usine de la Sidreria el Gaitero et en la quittant nous passerons devant la sidreria Descanciador.

 













Pour servir le cidre, le serveur, debout, baisse au maximum la main tenant le verre et lève au maximum celle tenant la bouteille. Il fait ainsi tomber le liquide dans le verre. Le cidre ne mousse pas mais est brouillé par l'oxygène. La tradition  fait qu'on ne peut demander du cidre au repas, le rituel est seul réservé aux sidrerias.

 Villavisiosa, traversée dès le Moyen âge par le chemin de la côte, elle possédait un hôpital pour pauvres et pélerins, près de l'église Santa Maria la Oliva datant du XIIIème siecle, transition entre le roman et le gothique, le portail ouest est ornée d'une réprésentation de la vierge et d'archivoltes aux motifs géométriques


67e étape: Villaviciosa- Pola de Siéro


Temps frais mais le soleil arrive rapidement, la journée sera très agréable, cette étape nous éloigne définitivement de la côte.  

7-22
Nous prenons la direction de Amandi et à l'église San Juan on manque le fléchage pour une mauvaise direction pendant 30 minutes. Retour sur nos pas jusqu'à l'église et nous retrouvons la coquille pour passer le pont médiéval et retrouver la W-10 à Casquita.


Les chemins se séparent: Oviédo à gauche par le chemin primitif et Gijon tout droit par le chemin de la côte.

Nos pas nous mènent vers l'ensemble monastique de Valdedios, dans la vallée. Il comprend l'église préromane de San Salvador, consacrée le 16 septembre 893, une église romane du 13e siècle et un monastère cistercien qui accueille une hôtellerie pour pèlerins.
                              San Salvador, consacrée sous Alphonse III
                        portail du monastère Cistercien Sancta Maria

  Avant d'entamer la montée au col de la Campa, une halte s'impose, il nous faudra trois quart d'heure de marche pour un dénivelé de 400 mètres par une piste cimentée abrupte qui traverse les hameaux de Vallinaoscura et Villarica où seules des petites voitures anciennes peuvent circuler

          Monastère San Salvador aperçu lors de l'ascension du col

A partir du col on se tourne vers un paysage de montagne. Nous retrouvons la AS-113, jusqu'à Carcabada puis direction la Vega de Sariego par l'AS-331, nous traversons Barbecho, Careses et à El Rayu nous profitons d'une aire de pique-nique sous le soleil pour déjeuner. Pola de Siero n'est plus qu'à 2 km . Pola de Siero fondée au XIIIème siecle par Alphonso X autour d'un hôpital pour pélerins du XIIème siecle. Seule subsiste de nos jours la chapelle de l'hôpital.

  
68e étape: Pola de Siero- Oviedo


Petit trajet, même temps que la veille, prenons l'itinéraire balisé qui traverse des chemins boisés, dans un environnement urbanisé avec de belles perspectives sur les collines verdoyantes.

             Sculpture taurine qui domine le noeud autoroutier à El Berron                                   Le taureau de Osborne

A partir de Granda, le chemin se confond avec la route nationale. église San Pedro de Granda qui garde encore quelques éléments du XIIème siècle et un très beau bénitier.

A Colloto petit décrochement pour enjamber le rio Nora par le pont médiéval à deux arches qu'empruntaient les pélerins. Puis immersion dans la zone urbaine pour 4 km jusqu'à la cathédrale d'Oviédo. Arrivée à 12h30, une messe est en cours de célébration, nous décidons d'y participer car, jusqu'à Santiago nous n'en aurons plus l'occasion.

Alphone II el Castro Roi des Asturies fut le premier souverain à prendre le chemin vers Saint Jacques au départ d'Oviédo, inaugurant ainsi le Camino Primitivo, il fit construire de nombreuses églises préromanes

Edifice bâti entre le XIIIème et le XVIème siecle sur l'emplacement de l'église San Salvador, elle-même construite sur les ruines du sanctuaire édifié par le Roi Fruela détruit par les Maures.

Notre Dame patronne des Asturies qui orne de nombreuses façades de maisons.


Image:Oviedo casas del cuito.jpg
 Au fil des rues d'Oviédo: fondée au VIIIème siècle par le Roi Fruela dévastée par les Maures et reconstruites par son fils Alphonse II le chaste et qui en fit la capitale des Asturies, ce fut un grand bâtisseur. Cette ville à partir du Xème siecle vit affluer les pélerins; ainsi Oviédo n'a pas été seulement une étape pour les pélerins en marche vers Santiago par le chemin du nord ou chemin primitif, ceux qui empruntaient le Camino Francès faisaient un détour à la basilique del Salvador actuelle Camara Santa pour y vénérer les reliques.
Après avoir déposé nos sacs à la pension et dégusté une fabala (repas typique asturien qui s'apparente à notre cassoulet le boudin fumé en plus) notre visite a été écourtée par la pluie La ville est pleine de charme et monuments à découvrir.
69e étape: Oviedo-Grado


Nous quittons Oviédo, aujourd'hui nous resterons sur le chemin balisé pour 20 km avec un dénivelé de 344 mètres, parcours agréable par Lampaya, Llanpaxuga, Loriana.                                 Ermita de Loriana

Nous rencontrons près de la fontaine nos premiers pélerins cyclistes espagnols puis nous sommes dépassés par un pélegrino tirant un caddy et chaussé de sandales.


Prenons la direction de Rodelia de la Vega pour passer le pont roman sur le rio Nora avant d'aborder la montée vers le col.

Après l'ascension du col de la Vanta del Escamplero, nous plongeons vers Taragnelo dans un vallon hérissé de rochers, puis Prémono et son ermita Santa Ana, la piste abouti à un sentier herbeux devenu ruisseau par la pluie qui tombe sur l'Espagne depuis 3 semaines.Après avoir franchi le pont sur le rio Nalon, passé devant l'église San Juan de Penaflor aux maisons avec leurs façades blasonnées. Nous entrons à Grado par la gare Renfé. Cette ville a grandi avec la fréquentation du chemin primitif et le développement des échanges commerciaux (au Moyen âge des foires se tenaient régulièrement). Grado est une petite commune sans charme mais nous ressentons toujours l'impression de gigantisme: de grands immeubles pour peu d'habitants.


70e étape: Grado – Salas


Après la pluie de la nuit, ciel toujours aussi bas, nous montons doucement mais surement, passons devant le refuge des pélerins de San Juan de Villapanada, première modification du sentier (chantier autoroutier en cours), nous retrouvons le chemin, avec le brouillard jusqu'au col du Fresno. Le ciel se dégage sur un paysage de montagne, puis chemin faisant, des collines hérissées d'éoliennes. A partir de là le chemin est fortement modifié à cause du chantier qui fait traverser la N-634 pour continuer sur une route secondaire bordée par une forêt jusqu'à un hameau où, par un sentier, nous devons recouper la Nationale. Le sentier étant impraticable nous devons rebrousser chemin et rester sur la Nationale très dangereuse. Retrouvons le balisage direction Santa Eulalia de Doriga avec son église romane et sa ferme forteresse, que nous traversons, puis, par le pont sur le Rio Narcea nous atteignons Cornellana.
                                Monastère de Cornellana
 P
orte d'entrée du monastère de Cornellana. Cet édifice fut fondé en 1024 par l'Infante Christina. Confié aux moines de l'Ordre de Cluny au XIème siecle, ceux-ci étaient de fervents défenseurs des chemins de Santiago. Cet attachement perdure puisqu'ils accueillent toujours les pélerins dans un cadre confortable.
                        Retable baroque de l'église romane du XIIe siècle.

Après la pause déjeuner sous le soleil, nous restons sur la N-634 pour 8 kilomètres de route très dangereuse: option prise après la rencontre d'une jacquaire qui faisait demi tour devant le monastère et sur les conseils d'une habitante (chemin impraticable).

 Halte obligée d'une heure pour laisser passer un violent orage

                                  Village de Quintana Nous entrons dans le Salas médiéval. Cette ville conserve la tour de l'ancien château, de l'hôpital pour pélerins ne subsiste que la chapelle San Roch et le palais des Valdes Salas, architecture civile du XVIème siecle, occupé par un hôtel et l'Office du tourisme. C'est là que nous retrouvons la jacquaire vue à Cornellana.

 

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